TRIBUNE
Parmi les dossiers du nouveau Premier ministre, la crise du logement est l'un des plus urgents. L'éco-construction pourrait en être une solution : elle permet de créer des emplois tout en faisant des économies d'énergie, plaide Lauranne Schied, PDG de LSRE.
Par Lauranne Schied (présidente et fondatrice de LSRE)
Publié le 11 sept. 2024 à 08:13Mis à jour le 11 sept. 2024 à 09:02
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Dans ce contexte de crise immobilière sans précédent , il est impératif que le gouvernement prenne des mesures décisives pour soutenir l'éco-construction, une véritable opportunité pour sortir de l'impasse tout en préparant l'avenir.
Aujourd'hui, l' éco-construction peut répondre aux défis environnementaux et revitaliser le secteur immobilier. Véritable solution pour transformer le marché du logement, elle ne se limite pas à un simple effet de mode écologique.
En soutenant les matériaux durables biosourcés et géo-sourcés, la géothermie, les toitures végétalisées, le modulaire bois et tous les projets de construction vertueuse, le gouvernement peut non seulement réduire l'empreinte carbone du secteur, mais aussi insuffler un souffle nouveau à l'économie.
Cette relance verte permettrait d'allier création d'emplois et innovation, tout en répondant aux exigences climatiques croissantes et aux besoins de logements en forte demande.
Cependant, pour que ces initiatives aboutissent, une volonté politique claire est indispensable. La transition écologique doit redevenir une priorité nationale. Parmi les défis majeurs de Michel Barnier figure justement celui de remettre cette transition au coeur des politiques publiques. Son chantier est immense, mais nécessaire.
Concrètement, des mesures ambitieuses doivent être prises : instaurer des incitations fiscales puissantes, faciliter les démarches administratives pour les promoteurs engagés dans des projets écologiques et renforcer les aides financières dédiées. Ces leviers permettraient de booster la construction de logements tout en garantissant leur durabilité et leur respect des normes environnementales.
Un soutien éventuel à l'éco-construction nécessiterait une réorientation des aides existantes. Une telle initiative permettrait une transition vers des pratiques plus durables, et d'autre part, elle assurerait une meilleure allocation des ressources publiques en soutenant des projets porteurs d'avenir.
Prenons l'exemple du CICE (Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi), qui a été conçu pour améliorer la compétitivité des entreprises. Son effet réel sur la création d'emplois reste incertain . Un redéploiement partiel de ces fonds, ou d'autres dispositifs similaires, pourrait être une réponse à la fois écologique et économique.
Dans un contexte où les déficits publics se creusent, le financement reste néanmoins le nerf de la guerre. Il est donc crucial de chiffrer ces aides et d'évaluer le potentiel retour sur investissement que l'éco-construction pourrait générer, tant en termes d'économies d'énergie à long terme que de création d'emplois verts. Une préconisation engagée serait de plaider pour la mise en place d'un fonds consacré à l'éco-construction, alimenté par des économies réalisées sur les dispositifs jugés inefficaces ou dépassés.
Plus qu'une solution pour l'environnement, l'éco-construction, est aussi une stratégie économique d'avenir. En rendant les bâtiments plus efficaces énergétiquement, nous réduisons les factures des ménages sur le long terme. Et, parallèlement, nous créons des milliers d'emplois verts qui dynamiseront les territoires.
« L'éco-construction est une stratégie économique d'avenir. En rendant les bâtiments plus efficaces énergétiquement, nous réduisons les factures des ménages sur le long terme. Et, parallèlement, nous créons des milliers d'emplois verts qui dynamiseront les territoires. »
Plus qu'un simple engagement politique, c'est un message fort envoyé aux générations futures : nous voulons construire un avenir durable, où les besoins en logement sont satisfaits sans sacrifier les ressources naturelles. En s'engageant dans cette voie, le gouvernement a l'opportunité de montrer que la crise immobilière peut être surmontée par des solutions audacieuses, innovantes et durables.
Lauranne Schiedest fondatrice et PDG de LSRE.
Merci Les Échos et Sabine Delanglade.